Une pensée,
une prière ...
pour tous ceux qui sont morts
ou qui ont disparu
QUE LEURS AMES TROUVENT
LA PAIX ETERNELLE

L’année 2005 aura débuté dans une atmosphère de deuil. En faisant plus de 150.000 morts dans plus de 11 pays d’Asie, le tsunami a plongé le monde dans l’horreur. Tant de souffrance et de désolation, de femmes et d’enfants noyés ou rescapés, tant de victimes hagardes ayant tout perdu : famille, foyer et travail, tant de vies à reconstruire.
Pourquoi cette catastrophe naturelle et humaine nous a-t-elle tant touché ? Est-ce par l’ampleur du désastre ? Le nombre de morts ou de pays affectés ? Sans doute.
Elle nous a touché aussi – reconnaissons-le - parce que parmi les victimes, il y avait des touristes, des gens comme vous et moi, des familles, des enfants. Et ces touristes qui étaient là à passer de paisibles vacances, insouciants au bord d’une plage ou dans un lieu de rêve, cela aurait pu être l’un d’entre nous. Et ces vacanciers blessés, morts ou miraculés, ces vacanciers qui ont réchappé à l’enfer, nous pouvons aisément nous mettre à leur place.
Nous prenons alors d’un coup conscience qu’aujourd’hui nous ne sommes à l’abri de rien : ni d’une tempête comme à Paris en 1999 ni d’un attentat comme celui du 11 septembre à New York ou plus récemment à Madrid ni d’un raz de marée comme celui-là. Comment continuer à vivre avec cette réalité-là ? Comment retrouver la sérénité ?
En quelques secondes, pour ces gens, tout a basculé, tout a été détruit ; des villes entières ont été englouties, des foyers, des familles, des commerces. Devons-nous revoir nos priorités ? Autrefois, les gens parlaient de « colère des dieux ». Devons nous prendre cette catastrophe quasi-apocalyptique comme un avertissement ? Un signe du ciel ? La nature nous rappelle-t- elle ici à l’ordre ? Nos sociétés occidentales ont tout misé sur le développement matériel, le confort et tout cela finit par nous rendre indifférent à la misère du monde. Alors qu’ailleurs règne la pauvreté, le chaos, les conflits, rien ou presque ne vient perturber nos vies. Mais jusqu’à quand!
Le tsunami nous a soudain rappelé à notre simple condition humaine, si fragile, si éphémère, si dérisoire. Que contrôlons-nous finalement ? Pas grand-chose. Ce désastre, nous n’avons pas pu le prévenir. Heureusement, il y a eu cette mobilisation sans précédent d’Etats, d’organisations internationales et non gouvernementales, de l’ONU et d’un grand nombre de civils afin de porter secours aux victimes. Force est donc de constater qu’une catastrophe de cette ampleur, si elle nous plonge dans le désarroi le plus total, sert aussi de révélateur ; elle sert à nous rappeler la capacité que chacun de nous a au fond de lui-même à faire le bien et à venir en aide aux autres. En ce sens, cette mobilisation générale est génératrice d’espoir à savoir que notre force d’être humain réside d’abord dans notre conscience morale et notre volonté à agir en pensant à autrui. Mais pourquoi faut-il attendre que la nature ou le ciel - diront certains - s’en mêle pour nous le rappeler ?

Thaïlandais et étrangers rendent hommage ensemble aux victimes du tsunami
Des milliers de Thaïlandais et d'étrangers, rescapés du tsunami et proches de victimes, se sont rassemblés lundi matin sur des plages de Thaïlande pour rendre hommage dans la douleur aux quelque 5.400 personnes tuées il y a un an par le raz-de-marée dans ce pays.
Une minute de silence a été observée à 10H10 (03H10 GMT) précisément dans les six provinces du sud de la Thaïlande où plusieurs vagues puissantes ont déferlé dans la matinée du 26 décembre 2004, dévastant des centaines d'hôtels et d'habitations.
"Le tsunami a affecté d'innombrables vies ici et à l'étranger", a déclaré Somkid Jatusripitak, vice-Premier ministre et ministre thaïlandais du Commerce, en ouvrant les cérémonies officielles à Bang Nieng, au sud de la célèbre plage de Khao Lak.
"Au nom du peuple et du gouvernement thaïlandais, je souhaite exprimer nos plus profondes condoléances à chaque personne qui a souffert de manière incommensurable de cet événement", a-t-il dit.
Le raz-de-marée qui a affecté l'ensemble du littoral de l'océan Indien, principalement l'Indonésie, a fait au moins 5.395 morts en Thaïlande, dont 2.248 étrangers de 37 nationalités différentes, et 8.457 blessés, selon un bilan officiel thaïlandais. 805 corps ou parties de corps n'ont toujours pas été identifiés un an après la catastrophe.
Les dégâts gigantesques provoqués par le tsunami ont été largement réparés en Thaïlande, en particulier à Phuket et Krabi, mais, ailleurs, la reconstruction se poursuit, notamment sur les plages de Phi Phi et de Khao Lak.
"Un an a passé", a déclaré Somkid Jatusripitak. "Nous continuons le processus de reconstruction. De nombreux progrès ont été réalisés mais d'autres restent à accomplir. Notre travail n'est pas terminé".
Pour les familles de victimes et les rescapés, les plaies du tsunami sont loin d'être refermées. De nombreuses personnes ont attendu des mois avant d'avoir la confirmation de l'identité de l'être ou des êtres chers disparus. Et certaines attendent encore.
A Bang Nieng, des centaines de visiteurs ont fait la queue, sous un soleil de plomb, pour pouvoir signer des registres de condoléances à l'ombre d'un navire de patrouille de la police thaïlandaise qui a été pulvérisé, lors du tsunami, à un kilomètre à l'intérieur des terres et qui est devenu une sorte de monument.
Sur les registres, de nombreux messages sont brefs. "Tu nous manques chaque jour", indique l'un d'eux, tandis qu'un autre demande simplement: "Pourquoi?"
Les participants aux cérémonies de commémoration ont également déposé des fleurs --notamment des orchidées blanches et des guirlandes de jasmin-- sur des autels spécialement dressés pour l'occasion. Des représentants d'associations de secours se trouvaient dans la foule.
De nombreux groupes d'étrangers ont prévu leurs propres cérémonies religieuses. Certains services ont déjà eu lieu dimanche. Pour les pays occidentaux, les deux nations à avoir enregistré le plus grand nombre de morts sont la Suède (543) et l'Allemagne (537). La Finlande a déploré 167 tués, la Suisse 91 et la France 90, dont 5 restent à identifier.
Lundi après-midi, le Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra devait poser la première pierre d'un monument dédié au tsunami à Khao Lak, région au nord de Phuket qui a été la plus touchée par la catastrophe.
La Thaïlande, grande destination touristique d'Asie, a déployé des efforts considérables pour relancer cette industrie. Dans des déclarations à la presse lundi matin, M. Thaksin a prédit un retour à la normale pour le tourisme en 2006.

Des enfants allument des bougies pour rendre hommage aux victimes du tsunami.